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Sucre L'UE et 14 pays ACP s'opposent au Brésil et l'Australie

GENEVE, 22 nov (AFP) - L'Union européenne et ses partenaires des pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) se sont opposés vivement au Brésil et à l'Australie, jeudi et vendredi à Genève lors de consultations dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) sur les subventions européennes aux exportations de sucre.

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Dans une conférence de presse commune, les ambassadeurs du Brésil et d'Australie, Luiz Felipe de Seixas Correa et David Spencer, ont indiqué que les positions des deux camps restaient divergentes mais que les ponts n'étaient pas rompus.

En effet, ont-ils expliqué, aucune décision de recourir à un panel (groupe d'experts indépendants) n'a été prise, l'Union européenne "s'étant montrée disposée à entreprendre d'autres consultations".

Les deux pays du groupe de Cairns avaient porté plainte le 27 septembre devant l'OMC, estimant que le système de subventions européennes aux producteurs de sucre contribuait à la chute des prix mondiaux.

"Nous allons digérer les informations qui nous été fournies et nous n'avons pas pris encore de décision sur notre prochaine démarche", a affirmé M. Spencer. "Nos deux pays ont demandé des informations supplémentaires", en particulier sur les coûts de production du sucre dans l'UE, a-t-il dit.

Selon M. Spencer, "l'UE n'a pas respecté ses engagements en matière de subventions aux exportations, négociés dans l'Uruguay Round (1987/94)", ce que conteste catégoriquement l'Union européenne.

"Ce que le Brésil et l'Australie attaquent, a affirmé un négociateur européen durant ces consultations, ce sont les engagements qui ont été négociés et acceptés par tous les membres de l'OMC durant l'Uruguay Round".

"En particulier, les plaintes du Brésil et de l'Australie sont par essence dirigées contre les accords d'accès aux marchés préférentiels pour les pays ACP que la Commission européenne a mis en place depuis des décennies", a-t-il dit.

Le Brésil et l'Australie se sont efforcés au contraire de rassurer les pays ACP: "nous avons donné des assurances absolues, a déclaré M. Spencer, que nous ne voulions en aucun cas diminuer l'accès préférentiel des ACP octroyé en vertu du régime de l'UE".

M. Spencer a déploré que les Européens aient fait valoir que tous les aspects du régime européen du sucre étaient inextricablement liés et que "retirer un seul fil reviendrait à défaire toute la trame".

L'ambassadeur brésilien a accusé l'UE d'avoir tenté lors de ces consultations de "changer la cible de ce litige". "C'est un litige de l'Australie et du Brésil contre l'UE, et ils ont essayé de le transformer en un litige des ACP contre l'Australie et le Brésil", a dit M. de Seixas Correa.

Les 14 pays ACP ont exprimé "leurs plus vives inquiétudes quant aux effets désastreux" des actions du Brésil et de l'Australie sur leurs accords préférentiels avec l'UE.

Les ACP "ne sont pas convaincus par les assurances du Brésil et de l'Australie quand ceux-ci affirment que la procédure engagée (...) ne vise pas les accords préférentiels dont ils bénéficient, d'autant plus que les questions que ces deux pays ont posées lors des consultations ont porté essentiellement" sur cet aspect, a dit le ministre de l'Agriculture de l'Ile Maurice, Pravind Jungnauth.


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